Vaccination pour la femme enceinte : tout ce qu’il faut savoir

Il est parfois difficile d’y voir clair au sujet de la vaccination pendant la grossesse, tant les recommandations suscitent des questions. Se protéger contre certaines maladies pendant la grossesse est crucial, aussi bien pour la santé de la mère que pour celle du futur enfant. Les risques d’infection sont accrus à ce moment particulier de la vie, et les conséquences peuvent être sévères, voire irréversibles. C’est pourquoi les autorités de santé, telles que la Haute Autorité de santé (HAS), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) aux États-Unis, rappellent régulièrement l’importance d’une vaccination pendant la grossesse adaptée et conforme aux dernières recommandations.

Dans cet article, nous allons clarifier les différentes étapes de vaccination avant, pendant et après la grossesse.

Contrôle de la rubéole et de la varicelle

Il est essentiel de contrôler son statut vaccinal lorsqu’on a un projet de maternité, surtout pour les infections à risque majeur pendant la grossesse. Les maladies comme la rubéole ou la varicelle peuvent provoquer de graves complications pour le futur bébé. 

Si vous n’êtes pas immunisée, il est conseillé de vous faire vacciner avant la conception, car ces vaccins (comme le ROR, pour Rougeole-Oreillons-Rubéole, et celui de la varicelle) sont à virus vivant atténué. Ils sont déconseillés pendant la grossesse et nécessitent d’attendre environ un mois avant de concevoir un enfant.

Rappel de la coqueluche

La coqueluche est également à ne pas négliger, car elle peut être mortelle chez les nourrissons. Un rappel vaccinal est recommandé chez tous les adultes à l’âge de 25 ans en France, avec un rattrapage possible jusqu’à 39 ans, voire dans la tranche 20–26 ans si la vaccination n’a pas été mise à jour. 

Si vous ne souhaitez pas vous faire vacciner durant votre grossesse, vous pouvez anticiper ce rappel avant la conception. Sachez toutefois que la vaccination pendant la grossesse permet de transférer directement les anticorps au fœtus.

Vaccin contre la grippe

Lorsque vous êtes enceinte, le vaccin contre la grippe en étant enceinte se révèle primordial pour éviter les formes graves de grippe, dont les complications respiratoires et le risque accru de prématurité. Les données issues de publications internationales (par exemple dans The Lancet Infectious Diseases ou JAMA) confirment que le vaccin antigrippal, composé de virus inactivés, est sûr pour la mère et son enfant.

Vaccin contre la Covid-19

Pour la Covid-19, la vaccination est également recommandée dès le premier trimestre. Les vaccins à ARNm ne présentent pas de risques accrus pour la femme enceinte ou pour le bébé, alors que l’infection peut au contraire exposer à des complications obstétricales, comme une hypertension gravidique ou un accouchement prématuré.

Vaccin contre la coqueluche

Le vaccin contre la coqueluche pendant la grossesse demeure le moyen le plus efficace de protéger le nouveau-né dès ses premiers jours de vie. Les anticorps transmis par la mère via le placenta offrent au nourrisson une immunité temporaire, précieuse avant qu’il ne puisse recevoir ses propres vaccins. Les autorités de santé conseillent de réaliser cette injection entre la 20ᵉ et la 36ᵉ semaine d’aménorrhées, même si la femme avait déjà eu un rappel coqueluche peu de temps avant la conception.

Vaccin contre la bronchiolite

On recommande aussi, depuis peu, la vaccination contre les infections à VRS (Virus Respiratoire Syncytial) pour prévenir les bronchiolites, entre la 32ᵉ et la 36ᵉ semaine d’aménorrhées, surtout si la grossesse se déroule entre septembre et janvier, période de circulation importante du virus. Cette campagne spéciale de vaccination VRS, valable jusqu’au 31 janvier 2025, couvre l’ensemble du territoire métropolitain et des DROM, à l’exception de Mayotte.

Vaccin contre la rubéole ou la varicelle

Si vous n’étiez pas immunisée contre la rubéole ou la varicelle, il est possible de recevoir ces vaccins juste après l’accouchement, toujours en gardant à l’esprit qu’ils sont à virus vivant atténué et qu’il faut éviter une nouvelle grossesse dans le mois suivant. Cette démarche concerne aussi les femmes non immunisées n’ayant pas pu être vaccinées auparavant. 

Quant à la coqueluche et la femme enceinte qui n’aurait pas reçu son injection durant la gestation, il est recommandé de la faire après l’accouchement pour limiter la transmission de la maladie au nourrisson.

Le nouveau-né est très vulnérable dans les premiers mois de sa vie, avant que son propre calendrier vaccinal ne débute. C’est pourquoi on recommande souvent une stratégie du « cocon » : vacciner ou revacciner l’entourage proche, notamment le père et la fratrie, pour éviter d’exposer l’enfant à la coqueluche, à la grippe ou à d’autres infections transmises par des contacts réguliers.

En cas de déplacement dans une région où sévissent des maladies spécifiques (comme la fièvre jaune ou l’hépatite A), il est primordial de se renseigner auprès d’un médecin ou d’un centre de conseils aux voyageurs. Certains vaccins à virus vivant atténué sont contre-indiqués pendant la grossesse, à moins que les risques liés à la maladie ne soient jugés supérieurs au danger potentiel du vaccin. 

Chaque situation doit être appréciée au cas par cas, en tenant compte de la destination et de l’état de santé global de la femme enceinte.